La France

image

Moins de 1% du thon rouge pêché en Méditerranée et en Atlantique est consommé aujourd’hui par la France. Pourtant, le pays est, avec l’Espagne, le plus gros exploiteur de thon rouge en Europe. La position de la France dans la controverse est ambiguë : jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement a multiplié les déclarations contradictoires concernant l’inscription du thon rouge à l’annexe I de la CITES.

En février 2009, la France déclarait le thon en danger mais, par exemple, en janvier 2010, elle a fait volte face et les déclarations de Bruno Lemaire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, ont provoqué la colère de WWF et de Greenpeace qui avait lancé une campagne disant «Cet homme est en train de tuer le thon rouge». L’homme a été accusé d’asséner des contres vérités afin de protéger les intérêts des 17 bateaux de pêche que la France possède sans penser à l’espèce en danger ni aux pêcheurs artisanaux.

image

De même, en février 2010 Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer a annoncé que la France soutenait, à certaines conditions (un délai d'application de 18 mois et d'une condition suspensive), l'inscription du thon rouge à l'Annexe I de la CITES. Cette décision, en accord avec le projet présidentiel annoncé en juillet 2010, a fait de la France le premier pays Européen à se prononcer dans ce sens. Ainsi, la France a pris une position importante dans le débat et s’est imposée comme un acteur déterminant qui aurait pu influencer dans son sens un pays comme l’Espagne.

Mais récemment, la France a fait marche arrière. Après s’être engagée en novembre 2010 lors de la convention internationale sur la biodiversité de Nagoya à ce que tous les stocks de poissons soient exploités de façon durable d’ici à 2020, elle a décidé de prôner un quota de pêche de 13500 T pour 2011. Ce chiffre, selon les scientifiques, ne renouvellerait que 30% des stocks d’ici 2020. La position du pays n’est donc pas claire du tout et le gouvernement est taxé de mauvaise foi.

Il faut savoir également qu’on trouve en France beaucoup de fraude. Par exemple En 2007, les thoniers français pêché 100 % de plus que le quota autorisé : ils avaient droit à 5 000 tonnes mais en ont capturé 10 000. Aujourd’hui, un accord passé à l’ICCAT organise le remboursement de cette dette. Ainsi, cette année, sur les 2 500 tonnes de quota alloué à la France, les thoniers français n’ont eu droit de pêcher effectivement « que » 2 000 tonnes de thons rouges, afin de rembourser 500 tonnes. Pour 2011 et 2012, il est prévu qu’ils remboursent 1 500 tonnes par an.