La Méditerranée

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La Méditerranée est un espace clé dans la controverse du thon rouge : terrain de reproduction de ce dernier, elle attire nombre senneurs et elle est l’un des espaces les plus problématiques quant à la régulation de la pêche.

Les stocks méditerranéens sont actuellement présentés comme «menacés d’effondrement» par les ONG, tandis que les scientifiques parlent de feu orange, et d'une situation qui peut être améliorée à condition de respecter les mesures préconisées par les calculs du MSY. Cela étant, le Japon, ayant épuisé ses stocks de thon rouge, vient puiser dans cet espace et finance un bon nombre de fermes d' élevage des thons ainsi que des bateaux. Alors, un marché important du thon rouge se déploie en Méditerranée. Ce marché intéresse en priorité la France, l'Espagne, la Turquie ou encore la Lybie qui sont les principaux pays pêcheurs de thon rouge. Les enjeux économiques, politiques et diplomatiques sont alors importants.

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Depuis 2006 , face à un constat alarmant sur la baisse de la population en Méditerranée, l’UE a sonné l’alarme et a adopté un règlement pour entreprendre une gestion plus « durable » de la pêche et permettre une reconstitution des stocks : cette politique reste difficile à faire respecter. Les Etats n’arrivent pas toujours à faire appliquer les recommandations : les quotas alloués par l’ICCAT et l’UE sont très souvent et très facilement contournés par les pêcheurs. De plus, par manque de moyens, de volonté ou bien en fonction de leurs priorités du moment, les politiques et les moyens de gestion et de contrôle de la pêche varient souvent selon les pays.

Le règlement «Méditerranée» intègre les préoccupations environnementales dans la politique de la pêche et vise à établir un réseau de zones protégées dans lesquelles les activités de pêche sont limitées en vue de la protection des zones de reproduction, des frayères et, plus généralement, de l'écosystème marin. Ce règlement encadre et fixe des règles spécifiques quant aux techniques mêmes de pêche et prévoit un recensement des espèces et des habitats protégés. L’entrée en vigueur de ce règlement européen s'applique aux sept Etats de l'UE riverains de la Méditerranée à savoir la France, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie, la Grèce et Malte.

Charles Braine (WWF) souligne cependant une faille dans la règlementation européenne quant à la pêche en Méditerranée - en cas d’inscription à l’annexe I de la CITES - car il n’y a pas de ZEE (Zone Economique Exclusive). En effet, les zones de pêche autorisées sont restreintes à 12 miles dans la Méditerranée, zones où le thon rouge ne s’aventure guère car trop proches des côtes. Inscrire le thon rouge à la CITES n’interdirait pas seulement le commerce international du thon, mais porterait préjudice aux pêcheurs artisanaux qui seraient en infraction s’ils dépassaient la zone autorisée.

“Voilà, mais en Méditerranée, il n’y a rien qui marche comme ailleurs !”.
En matière de nouvelles régulations proposées, Alain Cadec, député parlementaire, a évoqué son souhait de créer une garde-côte européenne, qui limiterait grandement toute fraude et ainsi permettrait un meilleur respect des quotas.

Depuis 2006 , des contrôles de pêche (TAC) ont alors été fixés de façon à renouveler les stocks sur le long terme :

- en 2007 : 29500 tonnes
- en 2008 : 28500 tonnes
- en 2009 : 22500 tonnes
- en 2010 : 13500 tonnes